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Tashan

Traduction : Style

Bande originale

Dil Haara
Pooja Ka Tashan
Chhaliya
Jimmy Ka Tashan
Dil Dance Maare
Bachchan Pandey Ka Tashan
Falak Tak
Bhaiyyaji Ka Tashan
Tashan Main

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La critique de Fantastikindia

Par Maya - le 11 août 2008

Note :
(6.5/10)

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Une voiture roule sur une longue route rectiligne, on dirait la fameuse 66 du grand Ouest américain. On entend une musique américaine rock. Coupée par une musique de film indien « à l’ancienne ». Et ça recommence. Zigzags de la voiture, les occupants (invisibles) se disputent l’autoradio, le véhicule finit par un vol plané dans le désert. Bienvenue dans Tashan, le western massala dans toute sa splendeur ! Avec juste ce qu’il faut d’autodérision pour faire sourire là où on « frôle » la caricature.

L’histoire : Jimmy Cliff (Saif Ali Khan) coule des jours heureux entre son job dans un call center, ses girlfriends et ses cours d’anglais, lorsqu’il accepte, pour les beaux yeux de Pooja (Kareena Kapoor), de donner des cours à Bhaiyyaji (Anil Kapoor), qui se révèle être un mafieux cinglé, dangereux et amoureux de Pooja. Voilà donc notre chevalier servant empruntant quelques millions de roupies au mafieux pour disparaître avec sa belle. Mais quelques péripéties plus tard, ils devront composer avec Bachchan Pande (Akshay Kumar), missionné par Bhaiyyaji pour ramener la fille et l’argent.

La promotion du film est à fond dans la surenchère "mauvais garçons", démarche de cow-boy, Ray-Ban, poitrails avantageux… On pourrait craindre le pire, la vulgarité au premier degré et un scénario "dhoom-dhoom". Par certains aspects, et notamment les clips Dilhaara et Dil Dance Maare, on y est jusqu’au cou. Yash Chopra a dû en attraper des nausées.

Mais ce serait dommage de s’arrêter là, car contrairement à ce qu’on pourrait croire, Tashan est plutôt innovant : le pivot de l’histoire, son personnage central, est une femme. Une vraie, qui joue, pas une bimbo pour faire beau, même si pour l’occasion Miss Kareena Kapoor s’est muée en pub Slimfast. Elle m’avait déjà convaincue dans Jab We Met, mais dans Tashan plus encore, avec un rôle de « bad girl » sacrément douée et rouée.

En plus, je crois bien que c’est le premier ‘Bolly’ où je vois une femme se battre comme un homme, aux poings, à l’arme blanche, à la mitraillette, rien ne l’effraie et cela renouvelle assez l’intérêt du genre, parce que si c’est pour voir une fois de plus Akshay Kumar et Saif Ali Khan jouer les frères ennemis, on a déjà donné (Yeh Dillagi, Aarzoo, Keemat, Main Khiladi Tu Anari…).
D’autant plus qu’eux ne s’éloignent pas franchement de leurs personnages de référence : Akshay Kumar retrouve un peu son rôle de Namastey London : le « grand costaud penjâbi moins rustre qu’il n’en a l’air » et Saif Ali Khan incarne le « type éduqué en qui on a confiance alors qu’il est d’une honnêteté trèèès relative » (Race, Omkara, Being Cyrus, Ek Hasina Thi, Eklavya…). Anil Kapoor vient compléter la joyeuse bande, plus affreux mafieux que jamais (jusqu’où ira-t-il dans la parodie ? c’était déjà pas triste dans Welcome et Race, mais là on atteint des sommets). Ses dialogues hinglish sont délirants.
Donc, côté messieurs, pas de grandes surprises, mais de bonnes performances, on a plaisir à les retrouver, ils jouent bien, ils s’amusent, nous aussi. Ils se défoulent dans de longues scènes de bagarre qui usent et abusent des effets « à la Hong Kong » ou « à la Matrix », avec chargeurs qui se vident au ralenti et pirouettes à la tonne, avec en prime un petit côté Yamakasi qui semble beaucoup plaire à Mr Kumar.

Mais il n’y a pas que cela, le scénario se donne quand même de la peine pour trouver un peu de coeur à l’histoire, façon Josh. Indéniablement, c’est Kareena Kapoor qui donne le style (Tashan) et le tempo. Dès qu’elle apparaît à l’écran l’histoire dérape. Son rôle est bien écrit, il faut le dire, Vijay Krishna Acharya est à la fois l’auteur et le réalisateur de Tashan, on sent qu’il a tout misé sur elle, pour une fois ce sont les hommes qui jouent les faire-valoir. Aishwarya Rai doit être verte, elle n’a pas eu cette chance avec Dhoom 2. Vijay Krishna Acharya a également écrit les scénarios de Dhoom et Dhoom 2. Je n’ai pas du tout apprécié le premier, très moyennement le second, alors que j’ai bien aimé Tashan : les deux premiers se prenaient au sérieux, le troisième est décalé. Et puis, j’ai envie d’imaginer que le scénariste voyait des choses au-delà du scénario, il voyait des postures, des ambiances, des scènes montées d’une certaine façon, qui orientent le regard quand le scénario par lui-même est « basique », et qu’il a pu mettre cela en valeur dans Tashan.

La musique de Vishal et Shekhar est dynamique, très « djeune », plus occidentale qu’indienne, avec un léger goût de "déjà entendu". On peut remarquer un véritable effort dans la mise en image des clips, mais ils ont dû oublier d’engager une chorégraphe. Ou bien elle était malade. Le clip de Dilhaara voudrait s’inspirer de la magie de Saathiya, en jouant sur les contrastes de couleurs, mais la chorégraphie est laide et les costumes ne suffisent pas à compenser. Dil Dance Maare où nos héros se griment en blondes (!!!) pour se "fondre" dans une troupe d’acteurs américains, est d’un mauvais goût qu’il vaut mieux regarder au 36ème degré. Chhaliya est une publicité très "cadrée" sur le régime de Kareena, je suppose que les messieurs apprécient. J’ai préféré Falak Tak, une chanson tendre qui emmène nos héros à la recherche du magot éparpillé, depuis Jaiselmer au Rajasthan jusqu’aux Backwaters du Kerala, nous donnant l’occasion de découvrir de superbes paysages. Même si ce n’est que le temps d’une chanson…

Tashan a fait un « flop » au box office, en Inde comme aux USA, laminé par les critiques et le public. Franchement je n’arrive pas bien à comprendre pourquoi : ce n’est pas un très bon film, certes, mais de là à le « descendre »… Les critiques disent qu’il n’y a pas de scénario ou bien qu’il est régressif. Pourtant il vaut largement les scénarios de certains blockbusters des années 70. Clairement Vijay Krishna Acharya a eu envie d’emprunter leur « tashan », et alors ? On passe un bon moment, on sourit souvent, la parodie est claire - évidemment si on prend le film au premier degré c’est insupportable, mais il y a suffisamment de clins d’oeil dans les dialogues et les situations pour en rire (par exemple, l’entrée en scène déjantée d’Akshay Kumar). Le scénario est quand même plus original que Dhoom, moins ’je me la joue grave’ que Dhoom 2, mieux construit et moins invraisemblable que Race, de quoi se plaint-on ? Je ne peux pas m’empêcher de voir là des hommes (le public principal des films d’action) dérangés que l’on donne le rôle central à une femme… Et puis Tashan est produit par Yash Raj, et c’est à se demander si le public n’attend pas à chaque fois le miracle, le film génial, différent, sensible, surprenant, en exprimant violemment sa déception si ce n’est qu’un "film sympa"…

Pour la petite histoire : le petit garçon qui joue le personnage de Saif Ali Khan enfant, est le fils de l’acteur, Ibrahim. Et c’est pendant le tournage du film que Saif Ali Khan et Kareena Kapoor ont découvert qu’ils étaient faits l’un pour l’autre…

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