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Parampara

Traduction : Tradition

Bande originale

Aadhi Raat Ko
Hum Banjare Dil Nahi Dete
Tu Saawan Mein Pyaas Piya
Phoolon Ke Is Shehar Mein
Mere Sathiya
Nawjawanon Ka Zamana Hai

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La critique de Fantastikindia

Par Effie - le 20 décembre 2016

Note :
(4/10)

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Dans une contrée lointaine de l’Inde rurale, la tradition (« Parampara ») exige que les conflits soient réglés de la façon suivante : au sommet d’une colline, un duel oppose les représentants des camps adverses… ils ne disposent que d’une unique balle dans leur arme.

Quelques années plus tôt, Thakur Bhavani Singh (Sunil Dutt), un riche propriétaire, tue le père de Gora Shankar (Anupam Kher), le chef du clan nomade. Cette rivalité perdure jusqu’au jour où le fils de Thakur Bhavani Singh, Bhavani Prithvi (Vinod Khanna) se lie d’amitié avec Gora Shankar. Il finit par tomber amoureux de sa sœur, Tara. Toutefois, le père de Prithvi lui a dejà arrangé un mariage avec une fille de même rang social : Rajeshwari. Contre la volonté de son père il épouse Tara, mais il accepte de se lier à Rajeshwari en secondes noces. Or, une nouvelle va venir envenimer la situation : Tara est enceinte.

Sur bien des points, Parampara m’apparaît comme un des films les plus médiocres qu’il m’a été donné l’occasion de voir. Tout d’abord, la présence d’un nombre important de personnages rend pratiquement impossible l’identification d’un héros central. Le personnage de Vinod Khanna apparaît néanmoins comme le plus abouti dans son rôle de fils tiraillé entre l’amour et la soumission aux traditions familiales… même si, approchant la cinquantaine à ce moment, il n’était plus très crédible pour jouer les jeunes amoureux. Son personnage avait été proposé à Anil Kapoor qui avait décliné l’offre.

En outre, il existe un réel déséquilibre entre les deux parties du film. La première est riche en rebondissements, plutôt bien ficelée et avec une présentation claire des personnages, ainsi qu’une intrigue intéressante. Tous les éléments semblaient réunis donc pour aboutir à une réussite, mais malheureusement la deuxième partie handicape considérablement le film. En effet, les personnages campés par Aamir Khan et Saif Ali Khan, qui apparaissent à ce moment, et dont le rôle est déterminant, sont peu convaincants. Il est très regrettable de ne pas avoir exploité ces acteurs afin qu’ils participent à l’intrigue d’une meilleure façon. Ils apparaissent peu à l’écran alors même que la logique de l’histoire voudrait que ce soient eux que « portent » cette deuxième partie. Quant à la présence, ou plutôt la non-présence, des actrices Raveena Tandon et Neelam Kothari, on ne s’attardera pas sur leur prestation étant donné la transparence de leur personnage. Face à ces prestations, le spectateur reste dubitatif, s’interrogeant réellement sur l’efficacité d’un tel casting. Aamir Khan avait d’ailleurs regretté par la suite d’avoir signé le rôle.

Ce film n’a toutefois pas affecté la carrière des acteurs Aamir Khan et Saif Ali Khan. Le premier, ayant acquis une certaine reconnaissance quelques années plus tôt avec Dil et Qayamat Se Qayamat Tak, a pu renouer avec le succès un an plus tard avec la sortie de Hum Hain Rahi Pyar Ke. Quant au second, bien qu’il s’agisse là de son premier film, le succès fut au rendez-vous également par la suite avec Yeh Dillagi et Mein Khiladi Tu Anari.

Parampara reste en revanche intéressant quant au message qu’il délivre au spectateur. Le film est en réalité une personnification de certains aspects rétrogrades de la tradition indienne. En effet, la raison pour laquelle cette rivalité entre les deux familles perdure ne semble ni territoriale ni économique, mais bien « traditionnelle ». Il s’agit de mettre en évidence l’absence de recul des personnages et plus généralement de la société indienne sur la perpétuation de certaines traditions qui n’ont plus lieu d’être dans une Inde en pleine mondialisation.

L’histoire met l’accent sur un point essentiel : pourquoi les personnages agissent-t-ils de la sorte ? La réponse semble sans appel : la tradition a pris le pas sur la raison, rendant ainsi toute remise en question impossible. En ce sens, le scénario rappelle au spectateur des films tels que Qayamat Se Qayamat Tak ou Ram-Leela. On retrouve en effet des éléments très similaires : des rivalités liées à la tradition, accompagnés d’une transmission de la haine et d’un désir de vengeance, avec une jeune génération à qui revient la charge d’assumer les conséquences de cet antagonisme. Le film est donc résolument un hymne à la modernité. Le message est clair : les indiens doivent cesser de se cloîtrer dans des traditions dépassées et accepter de s’adapter à une Inde plus moderne ouverte sur les autres et sur le monde. C’est à la jeunesse que revient essentiellement cette charge car c’est elle qui a les clés de l’avenir.

Côté musique, on retrouve des morceaux qui caractérisent bien la musique des années 1990. Composé par Shiv-Hari, on retiendra le titre Tu Saawan Main Pyas Piya chanté par Lata Mangeshkar où Vinod Khanna et l’actrice Ramya Krishna s’embrassent langoureusement sous la pluie. Il y a également le titre Naujawano Ka Zamana Hai, un hymne à la jeunesse qui résume à lui seul le message du film.

Ce film fut un flop au box-office, la faute à un scénario beaucoup trop bancal Mais l’absence de succès est liée probablement à une autre raison : passé inaperçu avec le succès de Beta, sorti un mois plus tôt, et définitivement oublié avec la sortie de Deewana un mois plus tard, Parampara a été desservi par une sortie en salles qui l’a noyé entre les deux plus grands succès de l’année 1992.

Enfin, dernier point surprenant à propos de Parampara : il s’agit là d’un film de Yash Chopra, et plus surprenant encore le co-scénariste n’est autre qu’Aditya Chopra. On peut légitimement se demander comment le réalisateur de Lamhe, sorti un an auparavant et qui avait raflé le titre de meilleur film, a pu pondre un film aussi peu abouti. On se consolera en se disant que Parampara fut le brouillon d’Aditya Chopra pour préparer DDLJ.

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