Raja Rani
Traduction : Le roi, la reine
Langue | Tamoul |
Genre | Comédie romantique |
Dir. Photo | George. C. Williams |
Acteurs | Nayantara, Arya, Sathyaraj, Santhanam, Jai, Nazriya Nazim, Sathyan |
Dir. Musical | G. V. Prakash Kumar |
Paroliers | Pa. Vijay, Gaana Bala, Na. Muthukumar |
Chanteurs | Navin Iyer, Shalmali Kholgade, Shakthisree Gopalan, Clinton Cerejo, Gaana Bala, G. V. Prakash Kumar, Vandana Srinivasan, Aishwarya, Alphons Joseph, Alka Ajith, Vijay Prakash, Sasha |
Producteur | A.R. Murugadoss |
Durée | 159 mn |
John et Regina font un mariage splendide entourés de leurs familles et amis, commencent leur nouvelle vie dans un magnifique appartement, ont chacun un emploi qui leur plaît. Ils sont beaux, ils sont jeunes, tout est parfait. En apparence seulement, puisque la Guerre Froide semble être déclarée entre les deux jeunes mariés qui ne s’adressent même pas la parole directement. Pourquoi avoir accepté ce mariage s’ils ne se supportent pas ?
Raja Rani est la première réalisation du jeune Atlee (26 ans) qui a fait ses armes sous le haut patronage de Shankar en travaillant avec lui sur Endhiran et Nanban. Atlee dira en interview que l’idée du film lui a été inspirée par le nombre croissant de divorces qui semblent souvent être la conséquence d’un manque de communication profond. Après avoir persuadé A.R. Murugadoss de le produire, il signe avec Arya et Nayanthara dans les rôles principaux, deux des acteurs les plus bankables du moment. Avec un casting 3 étoiles pour un premier film, il attise les curiosités dès le début de la production.
Le suspense ne réside en rien dans leurs vies précédentes, en effet, l’on comprend rapidement qu’ils sont deux cœurs brisés, et que ce mariage n’est pas vraiment ce qu’ils avaient imaginé de leurs vies respectives.
John est complètement passif, plus intéressé par la bouteille que par sa femme, jusqu’à ce qu’il se rende compte que Regina est toujours attachée à son passé, tout comme lui. Il découvre alors quelqu’un de passionné, au caractère bien trempé, au lieu de la jeune femme aigrie et méchante qu’il côtoie chaque jour.
Si le film n’est pas exempt de défauts, notamment scénaristiques (coucou le plot twist inutile et quelques blagues douteusement racistes), il faut insister sur des points très positifs et vraiment peu communs dans le cinéma d’aujourd’hui, un humour assez bien maîtrisé dans l’ensemble (bien au dessus du niveau général ) malgré quelques petites lourdeurs parfois ; et surtout, les deux rôles féminins sont très forts, dépeignant des femmes indépendantes, qui parlent pour elles-mêmes, font des choix et vont jusqu’au bout de ceux-ci, ne sont pas parfaites, ont des caractères bien définis autre que "épouse parfaite et obéissante" ou "potiche". Elles savent ce qu’elles veulent et font tout pour l’obtenir, sans aucune forme de jugement de la part du scénariste, très bon point.
On appréciera également la relation père-fille entre Regina et James, très libre et pleine de tendresse, encore une fois plus commune entre un père et son fils (voir Prakash Raj et Siddharth dans 90% de leurs films communs).
On notera également qu’Atlee s’est attaché à rendre ses personnages masculins justes et humains également, allant même jusqu’à les faire pleurer (inconcevable jusqu’à il n’y a pas si longtemps !)
Bien entendu, nous aurions préféré que le mariage de la seconde chance ne soit pas arrangé, le poids des arguments aurait été bien supérieur, mais nous ne pouvons pas toujours avoir ce que l’on veut, n’est-ce-pas ?
Arya et Nayanthara trouvent là deux rôles plein de nuances et intéressants, drôles et émouvants, attachants et énervants à la fois. Mais rien ne serait pareil sans le talent de Sathyaraj, sans l’adorable bouille de Jay, qui ressemble à une évolution Pokémon de Vijay (jusque dans le prénom !) et Nazriya Nazim, débutante que l’on souhaite voir beaucoup et évoluer longtemps dans l’industrie tamoule.
G.V. Prakash Kumar signe un album inégal mais dans l’ensemble sympathique, avec plusieurs très bons morceaux, dont le dappa Hey Baby, ou encore l’entraînante Angnyaade, le tout très joliment mis en image par George Williams (ancien disciple de l’excellent Nirav Shah), à l’exception peut-être d’Oday Oday en tout cas jusqu’à l’apparition des danseurs à tête de Tic et Tac (l’un des plus grands mystères de ma vie cinématographique).
Succès critique et commercial, Raja Rani est l’un de ces films que l’on prend plaisir à revoir parfois, une rom-com sympathique pour se rappeler qu’une seconde chance en amour est toujours possible.