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Le cinéma asiatique s’enracine, la greffe Bollywood tient-elle ?

Publié lundi 22 août 2005
Dernière modification lundi 22 août 2005
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Par Athama, Ganesh

Athama : L’été a commencé par un film bollywoodien, Swades. Distribué en grand nombre de copies pour un film indien, il a été suivi de Born to Fight qui a bénéficié de l’aura d’Ong Bak. Résultat des courses, Swades, qui a bien démarré, a eu beaucoup de mal et n’est jamais arrivé dans le top 20 du box-office français, tandis que Born to Fight, dont la qualité frôle la série Z, occupe tout de même la 14ème place. Le romantisme indien a encore beaucoup de chemin à faire. Néanmoins, l’ensemble du cinéma asiatique obtient de plus en plus la faveur en France. On ne compte plus les sorties cinéma et DVD. Cela devient systématique (on entre dans les mœurs), et pas un mois ne passe sans qu’au moins un film asiatique ne prenne l’affiche.

Fantastikasia.net accueille de plus en plus d’adeptes du cinéma Bollywood (c’est la force de notre site). Il est intéressant de constater que ces nouveaux fans deviennent justement cinéphiles grâce à un cinéma si décrié depuis longtemps. Autrement dit, Bollywood parvient à enseigner le cinéma ou une manière de regarder un film là où les autres cinémas n’arrivent pas à susciter de l’intérêt. En ce qui concerne le cinéma asiatique en général, il attire d’abord des cinéphiles déçus par le cinéma classique et qui veulent plus de créativité non et si possible édulcorée.

Le cinéma asiatique constituerait ainsi le sommet de la créativité actuelle, et Bollywood la porte d’entrée idéale ? Le raccourci semble facile, et j’aimerais connaître votre opinion dessus, à l’heure où même Godzilla sort sur nos écrans et que nous attendons Veer-Zaara pour le début de l’automne. L’avenir semble radieux pour l’ensemble de ce cinéma d’Orient.

Cet édito se veut spécial, car il innove une nouvelle formule. En effet, désormais, les chefs de rubrique de Fantastikasia sont invités à le partager avec moi. Pour cette première, Ganesh, le chef de rubrique Bollywood / Kollywood, nous livre son commentaire.

Ganesh : Le déclin de Bollywood en Inde

Alors même que le charme de Shah Rukh Khan commence à opérer sérieusement en Europe, le cinéma de Bollywood continue son lent déclin en Inde (oui vous avez bien lu, en Inde …), entamé il y a 15 ans avec l’arrivée des chaînes câblées, la montée des cinémas régionalistes et l’arrivée de Hollywood. La cassure est très visible en Inde du Sud, où le cinéma hindi a pratiquement disparu des écrans. Fini le temps où Bollywood concurrençait d’égal à égal Kollywood ou Tollywood. Maintenant seules les grandes villes comme Chennai, Hyderabad et Bangalore, où vit une forte minorité hindiphone, diffusent encore des films Bollywood. Ailleurs, dans les moyennes et petites villes (telles que Pondichéry), les cinémas ont remplacé les Shah Rukh Khan et Amitabh Bachchan par les Tom Cruise et Brad Pitt qui parlent en tamoul, malayali ou telegou.

Les Américains ont tout compris : en doublant leurs films dans les langues régionales, ils ont réussi à piquer 60 % de parts de marché au cinéma hindi dans le sud. La faute n’incombe pas seulement à Hollywood, Bollywood est aussi fautif. Désormais, ce cinéma rêve de séduire les NRI mais aussi les cœurs occidentaux. L’Amérique et l’Europe, où le billet d’entrée d’une salle de cinéma se vend à un prix sans commune mesure avec les tickets des salles indiennes, sont devenues l’objectif des producteurs. Résultat, de plus en plus de films occidentalisés à parures très punjabi ou gujerati (les NRI appartiennent en grande majorité à ces deux communautés) correspondent moins à la culture indienne en général (ce que regrettent les Indiens du sud). Est ce surprenant que les derniers Bollywood à avoir marché au sud soient Lagaan, Gadar et Swades ?

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