L’industrie indienne du disque au bord de l’asphyxie
Publié mardi 7 septembre 2004
Dernière modification samedi 22 février 2014
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Le piratage génère trois fois les revenus officiels du disque. IMI (Indian Music Industry), qui représente une industrie pesant 6 milliards de roupies (plus de 110 millions d’euros) chiffre le piratage à 18 milliards de roupies sur la période des trois dernières années.
IMI espère infléchir le gouvernement qui compte changer la catégorie de TVA des CDs audio et des K7 avec à la clef une augmentation de 12 % des taxes. " En deux ans, le marché a reculé de 27 % en terme de vente et de 38 % en terme de revenu " annonce Vijay Lazarus. " L’industrie est en train de s’éteindre doucement. Une baisse des taxes est désespérement à envisager. "
IMI représente 60 compagnies indiennes (80 % du marché indien) et souhaiterait que la musique soit classée comme "produit de prestation intellectuelle" et non "bien électrique et électronique". Lazarus dit qu’une combinaison de faits pousse une industrie renommée pour la qualité de ses artistes au bord de la ruine. "Un CD de mp3 contenant 100 titres est vendu 40 Rs (0.70 €) quand nous vendons un album 125 Rs. Pour 50 dollars US, vous pouvez acheter un graveur. Ajoutez à ça le nombre de stations FM diffusant de la musique remixée à travers le pays, vous avez une baisse importante des achats et des revenus. "
En effet, la Section 52-1 (J) de l’"Indian Copyright Act" autorise n’importe qui à remixer n’importe quel morceau sans reverser de droit au bout de deux ans. " Du coup, le propriétaire légitime du morceau ne touche rien, les auteurs et chanteurs non plus, alors que le producteur du remix fera des bénéfices. C’est clairement un détournement de la loi. "
Le cas des stations FM est particulier, car si les grandes villes comptent jusqu’à 24 stations, leur nombre est en train d’exploser au niveau national. La Telecom Regulatory Authority of India (TRAI) pense que leur nombre dépassera les milles dans deux ans. Ces stations diffusent majoritairement des musiques de films, et c’est le segment le plus lucratif du marché. Cela réduit d’autant les marges malgré un prix qui n’est plus que le dixième de ce qu’il était il y a quatre ans [NDM : on n’est pas en France, c’est certain…]. " A Mumbai, les ventes ont chuté de 36 % après l’apparition des premières stations FM. "
" Notre principal problème est que peu d’affaire relatives à la propriété intellectuelle sont instruites en Inde et les amendes vont de 500 à 5000 Rs. Ce n’est aucunement dissuasif. Même les peines de prison qui s’échelonnent de trois mois à trois ans ne freinent pas les pirates. " Si l’on rajoute que la grosse majorité des pirates n’opèrent pas en Inde, on réalise que l’industrie est en danger.
Sources : IANS, IMI