Karz
Traduction : La dette
Langue | Hindi |
Genre | Masala |
Dir. Photo | Kamalakar Rao |
Acteurs | Rishi Kapoor, Pran, Premnath, Durga Khote, Simi Garewal, Tina Munim, Raj Kiran |
Dir. Musical | Laxmikant-Pyarelal |
Parolier | Anand Bakshi |
Chanteurs | Lata Mangeshkar, Asha Bhosle, Kishore Kumar, Mohammad Rafi, Manna Dey, Anuradha Paudwal |
Producteurs | Akhtar Farooqui, Jagjit Khurana |
Durée | 151 mn |
Le malfaiteur sourd-muet Sir Juda (Premnath) veut à tout prix la propriété des Verma. Pour arriver à ses fins, il échafaude un plan diabolique : une complice, la belle Kamini (Simi Garewal) épouse Ravi Verma (Raj Kiran) dans le but de l’assassiner afin de devenir propriétaire du domaine. Tout fonctionne comme prévu, et Kamini tue son époux en le renversant avec sa voiture, après quoi elle expulse la mère et la sœur de Ravi de chez eux… 21 ans plus tard : le chanteur Monty (Rishi Kapoor) vient d’entamer une carrière prometteuse. Il est également tombé amoureux de la jeune Tina (Tina Munim), et devient ami avec l’oncle de cette dernière, Kabira (Pran). Mais Monty est soudain assailli de rêves étranges, qui lui révèlent qu’il n’est autre que la réincarnation de Ravi ! Avec l’aide de Kabira, Monty décide de venger l’honneur de Ravi… Karz est le premier film célèbre du grand artisan de Bollywood Subhash Ghai. Le scénario est très classique, avec une sorte de prologue en flash-back qui présente une grande injustice qu’un méchant fait subir à une pauvre famille sans défense, ici comme souvent un assassinat + une expropriation (qui peut parfois aussi se produire après la signature, par un personnage crédule, de papiers en anglais qu’il ne comprend pas), puis l’histoire d’un jeune héros qui, longtemps après, va se mettre en tête de se venger ; la seule relative originalité ici, c’est que ce héros n’est pas le fils de la victime, mais cette dernière incarnée dans un nouveau corps, bien que le personnage de Monty soit ressenti comme distinct de celui de Ravi. Rishi Kapoor est très vif dans ce rôle : on s’identifie facilement à ce mignon jeune homme au visage poupin, et son euphorie amoureuse comme son indignation sont communicatives, bien que l’acteur soit desservi par quelques longues tirades explicatives où il se sent obligé de crier pour aller à fond dans le mélodrame. Mentionnons aussi une scène bien délirante dans laquelle Rishi, qui vient d’avoir des visions en jouant un air à la guitare, se retrouve avec des électrodes sur la tête auprès d’un médecin qui, pour les besoins de l’électro-encéphalogramme, lui demande de rejouer cet air à la guitare sèche, qui sonne d’ailleurs pour l’occasion comme une guitare électrique ! Quant aux autres interprètes, les deux actrices (eh oui, on a droit à une sorte de triangle amoureux) sont charmantes dans des rôles qui leur évitent d’en faire des tonnes, tandis que le solide Pran, grand spécialiste des rôles de méchants, est ici impeccable en dur à cuire débonnaire au look de vieux loup de mer. L’atout du film est cependant son excellente bande-originale disco très seventies, qui donne lieu dans la première partie à de jouissives séquences musicales au style urbain avec costumes et décors fantaisistes, comme la chanson d’ouverture, avec un générique intégré de manière originale et un chœur de femmes dignes des Clodettes, ou bien Om Shanti Om, qui met en scène Rishi Kapoor évoluant sur un disque géant rotatif en costume argenté scintillant. Cette chanson au refrain d’anthologie est bien entendu celle qui a inspiré le long métrage du même titre avec Shah Rukh Khan, une autre histoire de réincarnation qui parodie gentiment le Bollywood des années 70 (et avec des doubles caméos de Rishi Kapoor et Subhash Ghai, la référence est appuyée !), mais dont l’agréable musique n’a tout de même pas la fraîcheur de celle de Karz. Un gros climax bourré d’action et d’explosions complète ce divertissement assez complet… Ghai réalisera un ou deux films encore meilleurs par la suite, Karz n’a ni le rythme, ni l’intensité d’un véritable classique, mais ce bon masala est resté justement célèbre pour les jubilatoires chansons seventies de sa première partie qui en rehaussent définitivement la qualité, et il n’est malheureusement pas étonnant qu’on ait songé à en faire un remake en 2008, le très moyen Karzzzz avec Himesh Reshammiya.