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La critique de Fantastikindia

Par Lafrarie - le 21 octobre 2008

Note :
(8.5/10)

Article lu 2008 fois

L’histoire nous emmène à Glasgow où Roisin, professeur de musique dans une école catholique, et Cassim, DJ d’origine pakistanaise, tombent amoureux. Mais entre différence religieuse, communautarisme vivace et préjugés latents, leur histoire d’amour est très vite semée d’embûches.

Ken Loach, représentant emblématique du réalisme social à l’anglaise, nous chronique ici une histoire d’amour métissée assez classique. Une légère et jolie romance signée toutefois de l’empreinte revendicatrice du réalisateur. En effet, le message est clair. L’amour peut-il transcender les différences culturelles ? Le constat de départ de Loach est assez amer et nous montre que si les communautés peuvent vivre aujourd’hui sur le sol britannique en bonne intelligence, il semble encore difficile qu’elles puissent se mélanger. Ils veulent s’aimer, mais le monde est méchant, pourrait-on dire naïvement de Just A Kiss. Le repli de la famille de Cassim ou encore l’inflexibilité du diocèse : les obstacles sont nombreux et les justifications le sont toutes autant.

Peu importe, le jeune couple essaie de vivre son histoire sans concessions mais avec bons nombres d’incertitudes et de questionnements. Auront-ils un avenir à deux ? Ken Loach ne se risque pas à livrer une réponse claire. Il apporte néanmoins une lueur d’espoir au travers de Tahara, la petite sœur de Cassim, une jeune lycéenne pleine d’idéaux qui refuse de subir les dictats familiaux et la bêtise du monde. Elle est l’élément déclencheur de cette histoire d’amour, mais celle aussi qui, indirectement, donnera à Cassim le courage d’assumer ses choix. Un Cassim tiraillé tout au long du film entre passion et raison familiale.

Just A Kiss met également en avant les problématiques-types des NRI : le choc entre la culture d’origine et celle du pays d’accueil (toujours considérée par les aînés comme décadente), la communauté face à laquelle il faut faire bonne figure, le racisme…
A l’instar des réalisateurs qui ont traité des expatriés originaires du sous-continent, Ken Loach, sans aucun parti pris, nous conforte dans l’idée que les ponts entre les hommes restent longs et pénibles à construire.

Just A Kiss a obtenu en 2005 le César du meilleur film de l’Union Européenne.

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