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Daawat-e-Ishq

Traduction : Festin d'amour

Bande originale

Daawat-e-Ishq
Mannat
Rangreli
Shayarana
Jaadu Tone Waaliyan
Mannat (Reprise)
Daawat-e-Ishq (Instrumental)

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La critique de Fantastikindia

Par Kendra - le 23 décembre 2014

Note :
(7/10)

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Daawat-e-Ishq (DEI) marque le retour d’Habib Faisal derrière la caméra pour la troisième fois, après les succès Do Dooni Char en 2010 et Ishaqzaade en 2012. Partageant son temps entre réalisation et écriture de scénarii (on lui doit notamment ceux de Band Baaja Baarat et Salaam Namaste) il fait partie des protégés de la grande écurie Yash Raj Films.

DEI nous raconte l’histoire de Gullu, une jeune fille ambitieuse qui pour se payer les études de ses rêves aux Etats-Unis, travaille dans un magasin de chaussures. Orpheline de mère, elle vit avec son père attentionné et maladroit. Celui-ci décide de la marier, commence alors le défilé de prétendants. Seule ombre au tableau, ils réclament tous des dots bien supérieures à ce qu’il peut offrir. Voilà que Gullu rencontre un jeune homme qui lui paraît différent…

Pour la seconde fois Habib Faisal fait appel à la jeune Parineeti Chopra pour jouer le personnage féminin principal, et comme dans Ishaqzaade, elle se démarque des actrices actuelles en apportant fraîcheur et malice à l’écran. Une très bonne actrice à suivre donc, qui interprète ici à merveille cette jeune fille indépendante qui croit pourtant en l’amour jusqu’à ce qu’on lui brise le cœur une fois de trop. Parineeti Chopra porte clairement le film sur ses épaules, jouant sur plusieurs registres, de la comédie au drame. Il faut noter que contrairement à ce que peuvent laisser penser la bande annonce ou l’affiche, le personnage d’Aditya Roy Kapur ne fait son entrée que 40mn après le début. Mais quelle entrée ! Son Taru inspire la bienveillance et nous fait sourire dès les premières secondes ; en une scène, on éprouve pour lui une sympathie qui ne fera qu’accroître tout le reste du film, allant de surprise en surprise.
Anupam Kher tient son traditionnel rôle de père sans problèmes, sans étincelles non plus. Cette fois-ci c’est un papa bienveillant envers sa fille unique, un peu gauche mais attachant. Quel dommage cependant qu’on l’ait affublé d’un look si particulier, la perruque et la fausse barbe détournent parfois notre concentration des événements eux-mêmes.

DEI a l’apparence d’une comédie romantique bien menée, avec des acteurs au potentiel sympathique énorme. Mais il s’y cache bel et bien un message social. Tout comme dans ces deux précédentes réalisations, Habib Faisal revient au but premier de Bollywood, divertir, faire rêver tout en donnant à réfléchir. Ici c’est le problème épineux de la dot auquel il s’attaque. A ceux qui l’ont critiqué en lui reprochant de ne pas avoir abordé ce sujet dans un film d’auteur, le réalisateur/scénariste a répondu vouloir convaincre le plus de gens possible du fléau que cela représente en Inde. Il a pour cela préférer utiliser les moyens du cinéma populaire afin de toucher un plus large public. Inspiré par un fait divers, il utilise la loi 498A en rapport avec la dot pour élaborer une intrigue pas si farfelue que l’on pourrait penser.

Il est intéressant de voir à quel point le personnage féminin, pleine de vie au début du film se referme d’un coup et devient une manipulatrice qui décide de jouer avec le système l’ayant rendu malheureuse, alors que le personnage principal masculin n’est que douceur, humour, tendresse (les regards jetés à Gullu, à la nourriture !). Une jolie fable qui vise juste et porte bien son message, avec une écriture plutôt maîtrisée qui fait la part belle au développement de caractère crédible, si rare ces derniers temps. Petit point négatif à souligner cependant, une fois l’histoire vraiment lancée, on connaît pertinemment la fin, mais le comment et le pourquoi valent largement le petit désagrément.

La musique signée Sajid-Wajid accompagne à merveille les images et l’ambiance des quartiers musulmans d’Hyderabad et de Lucknow, avec quelques qawwalis très agréables.
Malgré son sujet de fond DEI est un film moderne dans le sens positif du terme, montrant sans grands effets la vie d’une famille musulmane de classe moyenne à Hyderabad, et fait jouer à la nourriture le rôle de marieuse. Installez-vous devant cet agréable festin et régalez-vous !

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